Tapaculo
Extrait:
Ce petit garçon que j'étais à Cuzco courrait derrière un autre. Ce dernier venait de dérober des appareils photos. Ce petit garçon (moi) vit cet autre garçon se faufiler sous un bloc de pierre servant de fondation à une maison. Je m'y risquais aussi. Une galerie profonde m'obligea à me déplacer à quatre pattes ce qui pour moi était aisé. J'aperçus tout au bout une pièce à peine lumineuse. Mes yeux grands ouverts, je remarquais tous ses gestes. Il ouvrait un carton pour y entasser son nouveau butin. Sans hésiter, je me suis placé devant lui. II a sursauté, a failli crier, puis ressaisi, d'un air bourru il avait dit `fou l'camp, cass' toi'. Je voulais lui répondre, mais un son ni humain, ni animal sortit de ma bouche. D'un doigt, il s'était gratté la tête. 'Qu'est-ce tu-veux ? Je ne partage rien. Si tu parles t'auras à faire à moi, t'entends'. Il avançait vers moi, d'un air menaçant, les poings en l'air. Je ne comprenais rien. J'avais essayé de dire `panntalonon, puull'. Son doigt a de nouveau gratté sa tête, ce que je fis aussi. 'C'est un pantalon et pull, que tu veux ? Ou tu veux me les piquer heum' ? Bêtement, je répétais la même chose. Ses yeux s'adoucissaient il réfléchissait, me fixait, me dévisageait Ces moments ont été pour moi les plus délicieux de ma vie. Pour la première fois, un semblable s'intéressait à moi. Dans une boîte de fer, il avait bu et il m'avait tendu la boisson. J'avalais de la même façon que lui ce liquide qui me picotait la gorge. `c'est du coca, t'aim çà? II s'étendit sur une couverture. Je m'y couchais aussi. J'avais dormi d'un œil bien sûr. Cette nuit là, fut le début d'une fidèle et indissoluble amitié. ______________ Tapaculo avait rétorqué - Bien, cela n'est pas un problème, les granules toniques demandent de la main d'oeuvre, au niveau de la transformation bien sûr uniquement en ce qui concerne la nourriture, je vous concède le manque à gagner pour la fabrication de vêtements, et tous les dérivés. L'emballage est simplifié, c' est exact, mais moins polluant aussi. La distribution ne change pas beaucoup, évidement, il faut moins de transporteurs, puisque le produit est petit. Nous en deux mille trente, il est tant de passer à une autre façon de voir les choses. Grâce aux tubes pour lesquels j'ai reçu le prix Nobel de physique, la terre respire mieux, les habitants sont en meilleure santé. L'eau est devenue le problème crucial, les lacs se sont asséchés, de nombreux pays achètent l'eau à des taux excessifs. Les granules toniques vont palier pour quelques années à maintenir le niveau d'eau en de nouvelles solutions, grâce à la diminution des cultures. Le Pérou est devenu une puissance importante aujourd'hui. Notre profit est redistribué équitablement à chacun. Qu'ils viennent manifester, je les attends, je sais ce que vais leur répondre. Le quart et le tiers monde est en voie de disparaître grâce à ces granules toniques, la faim n'est plus à l'ordre du jour. Les hommes ne savent pas ce qu'ils veulent en vérité, si, ils n'ont plus faim, ni soif, si le bonheur est à leur portée, ils trouvent encore une cause pour créer la discorde. - Monsieur le Président, ce ne sont pas les Péruviens qui se révoltent mais par conséquent les forces vives des pays riches. Ils craignent le chômage. Les gens manifestent un peu partout, ils menacent de venir au Pérou. Nous craignons pour vous, Monsieur le Président, et pour tous les Péruviens. Ils vous aiment beaucoup, ils sont fiers de leur pays, mais ce n'est pas le cas des autres états. Méfiez-vous, Monsieur le Président. - Ils ne viendront pas ici, je saurais les convaincre. Organisez une conférence de presse le plus vite possible. Nous allons renforcer votre garde, Monsieur le Président, je vous conseille de ne pas aller dans la foule, un tireur pourrait vous atteindre. - Faites comme il vous plaira... |
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