Moi aussi... J'ai fait la Guerre
Extrait:
Cambrai.. - Ce jour là, mes jambes ne me portent plus. C'est à mon tour. je suis épuisé. Un à un, je vois mes camarades qui passent devant moi, s'éloignent et se perdent dans la masse. Je demande de l'aide ? A qui ? A Dieu qu'il me donne la volonté de ne pas m'écrouler car il s'en serait fini de ma vie. Et terminer ici, sur le bas côté d'une mauvaise route un coup de fusil dans la tête de surcroît par les Allemands qui ont pris notre pays ? Non, pas question. Je pense intensément à ma femme et à ma fille. Cela me soutient et c'est grâce à elle que je résiste. j'ai soif, si soif. J'ai connu le froid, la faim maintenant c'est la soif. C'est terrible ! Devant mes yeux j'y vois les fontaines dont une eau claire et fraîche coule sans arrêt, J'y vois des ruisseaux, des rivières, l'Allier qui roule ses bouillons d'eau, j'y vois des lacs tranquilles remplis jusqu'au bord des berges. Je n'ai plus de salive, mes lèvres sont en feu, ma bouche est en ciment. ______________ - Les gars, y en a t-il parmi vous qui connaît la musique et qui joue d'un instrument ? Je réponds immédiatement. - Moi. Du banjo et serai très heureux de t'accompagner. Papillon avec la peur d'un refus ou d'être tabassé demande aux Allemands si c'est possible qu'en échange de nos marks, ils puissent nous acheter un banjo. Et bien, à notre grande surprise ils ont accepté. Un matin, un banjo est entre mes mains. Papillon et moi jouons de tout notre cœur pour nos camarades et pour nous-mêmes. A partir de ce moment là, notre sort est plus facile à supporter. |
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